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Argentine info n°10- 11
jeudi 15 juin 2006
sur : www.fondation-besnard.org
Argentine info n° 10-11 (Fin de rédaction 13.06.06)
Sommaire
– 1) Les trois miroirs de la réalité
– 2) le miroir cassé du gouvernement
– 3) La situation globale
– 4) Les brisures de la pression de la misère
– A) Situation des enfants
– B) les femmes
– 5) Libertaires pro gouvernemental
– 6) Luttes en cours
– 7) Le Brésil et le PCC
Note A : contrairement à ce qui a été annoncé dans le n° 8-9 la suite du compte-rendu sur l’usine récupéré Zanón sera dans le prochain numéro.
Note B : une confusion a eu lieu dans l’interprétation d’un texte contre Hebe de Bonafini. Il faut lire « Car on ne peut accrocher le portrait d’un président au siège des Mères [apparente allusion à Kirchener] des 30.000 disparus alors que un enfant meurt de dénutrition toutes les deux heures, »
1) Les trois miroirs de la réalité
L’apparente hégémonie du gouvernement et sa volonté d’intégrer tous les courants forts forment le premier miroir, cassé par Aliverti, implacable témoin.
Les voix émergeant des couches opprimées sont le second miroir, les fondements brisés de la société argentine que constate Adolfo Pérez Esquivel.
Les brisures de la pression de la misère sont la réfraction du troisième miroir, des entrefilets, des brèves éparses de la presse, que les journalistes conscients font encore passer.
Rien d’original : la Russie des gagnants de Poutine, la Chine des technocrates du PC-multinationales unis, le Venezuela de Chavez, etc., offriraient ces mêmes trois plans âprement séparés. D’autres pays n’ont que le pouvoir assassin et les miséreux : du Togo à la Bulgarie, ce sont les plus nombreux. Quelques autres, dont la France, ont des contrastes triples moins déséquilibrés (décideurs arrogants, secteurs critiques nombreux, opprimés moins indigents qu’ailleurs).
2) le miroir cassé du gouvernement
« Ni peu ni trop
Tous savaient qu’il s’agissait d’une démonstration de force du gouvernement. Mais la Convocation à la place a été un hybride entre l’indiquer indubitablement ainsi, se rassembler pour fêter une des dates des patries et, en même temps, parier un peu ou pas mal sur le lancement de la réélection présidentielle. Cependant ...
Vu que Kirchner est le seul à fixer le calendrier politique, ce caractère hybride n’a pas affecté son caractère d’épisode remarquable pour l’intérêt des analystes et de la presse en général. Et depuis plusieurs jours. Soit parce que toutes les semaines il se choisit un sparring partner diferent que n’élude pas la réponse et qui nourrit sa tactique ; soit parce qu’il n’y a pas d’autre figure qui soit à sa hauteur mediatique ; soit parce qu’il est indiscutible que l’économie du pays s’est remis de la cat-astrofe, encore que avec l’aide essentielle de la devaluation et d’un moment international extraordinairement favorable ; ou soit, de plus, à cause de ce qu’il ne fait pas ou de ce qu’il fait de façon contradictoire, Kirchner determine exclusivement le rithme qui agite l’Argentine politique. Et il en est ainsi en dépit de l’impression ambivalente que la place de Mai a laissé.
Les Mères étaient là avec la pire des structures clientélistes du PJ [parti justicialiste, nom offciel du parti péroniste]. Les grand-mères étaient là avec les figures les plus indigestes de cette “vieille” politique que le parti officiel prétend avoir liquidé. Il y avait une alocution du chef d’Etat revindiquant 30 mille camarades disparus, et un tas de ceux qui ont été archi traitres pour la vermine [Menem] donneuse de grâce des tortionnaires et des assassins des 30 mille. Il y avait des gens éparpillés et des gens amenés en autobus, en camions et en train en échange de sandwich de saucisse, de limonade et signer sur la lite avant de repartir. Plus du premier cas que du second ? Pas d’importance. En tout cas, beaucoup de gens même s’ils étaient la moitié de ceux annoncés par les organisateurs ; et même si la partie la plus significative vienne de l’Appareil. Cela fait infiniment plus que ce que tout autre figure politique peut réunir.
Avec toutes ses contradictions ; avec la rhétorique habituelle et très pauvre du Président, dans un discours qui sera loin de passer à l’histoire ; [...] avec tant d’absence de ferveur populaire authentique (parce que, soyons claires, le plus emporté des kirchneristes ne pourrait pas affirmer sans rougir qu’il y eut sur la place [de Mai] une clameur de réélection, ou de soutien quelque peu épique), le péronisme continue fermement comme (le seul) gèrent administratif de l’imaginaire populaire. [...]
Au bout de trois ans de gouvernement, tout ce qui a été et est une cause de critique acide est aussi tout ce qui pour les grandes majorités revêt une importance frivole. L’intégration du Conseil de la Magistrature, le destin des fonds des habitants de la province de Santa Cruz à l’extérieur, le manque de contact directe entre le Président et la presse, les super pouvoirs du ministre De Vido, le Parlement comme simple décors, le manque de rénovation de la Justice au-delà des changements à la Court suprême, les aspirations hégémoniques de Kirchner, la manipulation de la publicité officielle. Rien de cela ne suffit pour lui faire la plus petite ombre du fait que dans le fonctionnement de l’économie, du moins rien n’est pur.
Identique sur de nombreux aspects et mieux sur d’autres, mais pas pire. Sert-il à enthousiasmer ? Pas du tout, témoin une place [de Mai) pleine mais aboulique et qu’il aurait été très difficile à compléter s’il n’y avait pas eu l’apport de l’Appareil. Cela sert-il pour gouverner sans gros problèmes ? Oui, cela sert parce que, de plus, on ne peut pas non plus nier qu’il y a eu des mesures et de gestes, tant sur le plan économique que dans le domaine des droits de l’homme, qui ont abouti à un changement ou un lavage de visage significatif face à la honte des années 90.
On peut se demander, en conséquence, si cette place [de Mai] qui jeudi dernier a été un jardin de sentiers qui bifurquent et se rejoignent à la fois, n’a pas été également un bon reflet de notre société. Soutien majoritaire à Kirchner, mais sans manifestations bruyantes. La structure péroniste domestiquée sous son commandement. Accord en grande partie donné par les partisans du progrès et des organismes des droits de l’homme. Des franges populaires assistées et une classe moyenne qui le regarde à la télé, centrée sur la consommation. Et un débat politique bien pauvre, comme le discours présidentiel, où rien n’est dit ni proposé qui puisse sembler solide, avec la croyance réelle ou auto imposée que maintenant tout est en route.
Telle a été la place à l’image de l’humeur sociale. D’où le retour aux premières lignes : ni un fait sans importance ni une grande nouvelle. Simplement, la confirmation de ce qu’on savait déjà. »
Eduardo Aliverti, Página 12, (29.05.2006)
Les mères de Place de Mai Línea Fundadora a envoyé une lettre ouverte le 25 mai 2006 au président Kirchner, dont voici le principal
« Nous soutenons les pas positifs pour faire avancer le pays, reçu en ruines avec l’énorme souffrance de son peuple. Aujourd’hui encore, il reste fort à faire pour que nous tous, les Argentins, nous puissions vivre avec dignité, justice, égalité et solidarité, comme nos enfants l’ont rêvé et pour lesquelles ils ont donné leur vie.
Lamentablement des violations inadmissibles des droits de l’hommes persistent encore, les prisons dans tout les pays sont devenues des camps de concentration, qui nous renvoient aux années 70 ; la situation de pauvreté extrême rend indispensable la révision de l’injuste distribution de la richesse.
Nous les Mères nous poursuivons la recherche inébranlable de la Vérité, Justice et la Mémoire, jusqu’à e que nous connaissions le destin de tous et de chacun de nos 30.000 emprisonnés disparus et en exigeant de la Justice la prison en régime de droit commun, effective et perpétuelle pour les coupables de crimes "de lèse humanité". [...]
Pour les Mères : Marta O. de Vásquez, Laura Conte, Taty Almeida, Beatriz Lewin. »
29 ans plus tard, des femmes qui n’oublient rien.
La plus jeune a 75 ans, les plus âgées de 81 à 85, mais elles continuent un militantisme de deuil et de sang, unissant les crimes de la dictature qui a introduit le néo libéralisme en 1976 au gouvernement actuel, qui derrière les sourires et les gestes de sympathie, perpétue les mêmes structures. Elles n’ont plus grand chose en commun avec le groupe d’Hebe de Bonafini, Estela de Carlotto, actuellement à la botte du gouvernement.
« Nous sommes les mères de ces femmes et de ces hommes qui luttaient pour un pays juste. Nous sommes les mères de ceux que la dictature a appelé subversifs. Nous sommes les mères de ces filles et de ces garçons qui participaient à différentes organisations sociales et politiques, avec des idéaux de libération nationale et de justice sociale. Ils ont donné leur vie pour un pays où il n’y aurait pas d’enfants affamés, de parent sans travail et de familles vivant dans la rue. Nous sommes les mères des détenus disparus.
Notre lutte a commencé en cherchant désespérément nos enfants. Nous nous sommes connues ainsi, en frappant aux portes des églises, des commissariats, des casernes et tout lieu où on aurait pu nous donner des informations sur la vie de nos enfants. Nous nous sommes ainsi reconnues, au visage imprégné de douleurs de l’autre et loin de nous prendre pour des victimes, nous nous somme réunies pour affronter la réalité crue qui nous poussait à rechercher nos enfants.
Depuis le début nous avons commencé notre lutte avec responsabilité et un l’engagement éthique ; en cherchant cette force que nous avait montrée nos enfants, en essayant de rendre humaine une douleur inhumaine. Notre première consigne a été “ Apparition en vie. On nous les a enlevés en vie, c’est en vie que nous ne les désirons.”
Face à l’absence de réponse, nous avons commencé à arpenter les rues. La première fois que nous avons marché en public, ce fut à l’occasion d’un pèlerinage pour la vierge de Luján. Désespérant de nous distinguer des autres, l’une d’entre nous proposa de marcher avec des langes de nos fils disparus sur la tête. Au fil du temps, le symbole est devenu le foulard blanc qui est aujourd’hui notre emblème.
C’est alors que nous avons commencé à rendre publique une douleur censée en apparence être privée. Nous avons commencé à nous assembler sur la place de Mai, en face de la Casa Rosada [résidence présidentielle], à plusieurs reprises.
La dictature militaire ne permettait pas les réunions publiques de groupe de plus de trois personnes. Buenos Aires, le pays, étaient un état de siège. Face aux menaces successives, nous avons aiguisé notre imagination et éludé les directives officielles, nous avons commencé à faire le tour de la place en signe de protestation. Nous nous sommes appropriées l’espace public. Nous nous sommes appropriées la place, la place de 30 000 détenus - disparus. [...]
C’est pour cette raison qu’on nous a disparu trois camarades et nous crions leurs noms Esther Ballestrino de Careaga, María Ponce de Bianco y Azucena Villaflor de De Vicenti !! [Respectivement trotskiste, catholique de gauche et péroniste de famille en partie libertaire]
Aujourd’hui plus que jamais nous les revendiquons et nous leur disons qu’elles sont vivantes dans nos luttes
Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, lest jeudis se succédant, nous avons continué à manifester sur la place avec les mêmes foulards en exigeant “ Procès et châtiment des coupables et de leurs complices ”. La majorité d’entre eux est libre grâce aux lois et au décret édictés en régime démocratique par les gouvernements de Alfonsín et de Menem [respectivement radical - genre PS - et péroniste de droite - genre Busch -] avec le soutien des partis politiques majoritaires.
Cependant, il est important de souligner que grâce à la lutte sans claudication de tous les organismes des droits de l’homme, en 2003 le congrès de la nation a annulée ces lois d’impunité. Cela nous a permis de reprendre les procès pour que finalement les assassins de nos enfants se retrouvent à la place qu’il leur revient : la prison.
Durant toutes ces années nous avons parcouru l’Argentine et le monde pour transmettre cette histoire de lutte pour que jamais plus on ne vive une telle aberration. Mais nous avons également soudé notre lutte à d’autres luttes ; car bien que nous vivions depuis 21 ans en démocratie, les inégalités sociales et économiques sont toujours en vigueur et l’impunité demeure encore sous différentes formes. Nous en arrivons ainsi à 2006, pour voir comment le rêve de nos enfants d’un pays juste et solidaire est en train de s’estomper.
Cette réalité nous impose de continuer notre lutte et de lui donner un nouveau sens. C’est pourquoi nous nous proposons d’œuvrer en faveur des secteurs les plus défavorisés, en donnant vie à notre dernière consigne “ solidarité et engagement sociale ”.
Nous nous reconnaissons en effet dans la douleur de chaque mère qui a perdu un enfant à cause des abus de la police, puisque dans les forces de sécurité les mêmes personnes et les mêmes pratiques qui ont tué nos enfants sont toujours appliquées. Nous nous reconnaissons dans chaque enfant qui meurt de faim, dans chaque chômeur, dans chaque pauvre, chaque marginalisée, parce que tous sont victimes du même modèle social et économique contre lequel ont combattu les 30 000 disparus : aujourd’hui plus que jamais nous croyons au rêve de nos enfants.
C’est pourquoi nous voulons que l’on n’oublie pas, nous voulons forger la mémoire ; mais nous n’envisageons pas la mémoire comme quelque chose de statique, mais bien comme un élément qu’on actualise de façon permanente. C’est le présent, les pénuries et les dangers de l’actualité, qui convoquent la mémoire.
Les pauvres aujourd’hui sont les disparus d’hier. Si les génocides et les exterminations passés ne résonnent pas en nous avec ceux du présent, nous ne faisons pas acte de mémoire, nous nous bornons à soulager nos blessures. Nous croyons qu’une mémoire vive relie les offenses d’aujourd’hui aux offenses du passé.
Parce que la fidélité à la mémoire réside dans cette capacité de la conter chaque fois différemment, et ce faisant, effacer le récit antérieur et à en reconstruire un autre parce qu’on raconte toujours à la lumière d’un présent qui pose de nouvelles questions et de nouveaux engagements.
C’est pourquoi nous voulons apporter la reconstruction des liens sociaux qui ont été brisés, d’abord par le terrorisme d’État et ensuite par des politiques rétrogrades qui ont empêché le peuple d’accéder au travail, à la justice et à l’éducation, aux autres droits fondamentaux qui fondent la dignité humaine.
C’est pourquoi nous, les mères de la place de Mai Línea Fundadora, nous disons : 30 ans après le coup d’état le plus sanglant qu’a subi notre pays, après 29 ans de lutte des mères pour la mémoire, la vérité et la justice, [que notre lutte] continue, en conservant le sens des idéaux pour lesquelles nos enfants ont vécu et ont donné leur vie, et elle demeurera jusqu’à ce que justice soit rendue et que nous sachions ce qui est arrivé pour tous et chacun des enfants disparus.
C’est pourquoi nous avons l’engagement et l’espoir de maintenir en vie leur rêve pour résister à l’oubli. Les marches sur la place de Mai et les foulards blancs sont notre symbole, il montre la résistance des valeurs : le juste prix, la mémoire, la conscience, et la constance des droits de l’homme hier comme aujourd’hui.
Notre résistance ne va pas contre les institutions démocratiques, elle s’oppose, aux terrorismes d’État, aux dictatures, aux gouvernements autoritaires.
L’impunité, la distribution injuste de la richesse et la concentration immorale du pouvoir économique, la corruption, la discrimination la marginalisation. C’est pour tout cela que nous continuons à marcher tous les jeudis, en décembre pendant 24 heures, le jour universel des droits de l’homme et à chaque manifestation on nous conduisent nos 30 000 détenus - disparus
Et enfin nous ne voulons pas oublier que toutes nos luttes n’auraient pas été possibles sans l’aide de nos familles, sans la lutte de tous les organismes des droits de l’homme et sans l’engagement de vous tous. C’est pourquoi camarades, femmes et hommes, aujourd’hui c’est nous qui vous disons : “ Camarades de la place, les mères vous embrassent ” [retournement du salut Mères de la place, le peuple vous embrasse, littéralement prendre dans les bras dans le sens de donner une accolade, réconforter, accompagner] »
[Document de Madres de Plaza de Mayo Línea Fundadora pour le 20e ème anniversaire de leur formation en mouvement, Buenos Aires, 26.05.2006]
3) La situation globale Interview de Adolfo Pérez Esquivel, 06/04/2006, sur le portail de lavaca. A 74 ans, il préside encore le Serpaj (Service Paix et Justice en Amérique Latine), « je suis président de la Commission pour la Mémoire de la Province de Buenos Aires avec le juge Hugo Cañón. Nous avons formé un Comité contra la Torture. De 2000 à maintenant nous avons enregistré plus de 4.500 cas de tortures dans les commisaríats et les prisons. Nous avons parlé à la Court Suprême de Justice de la Province, avec laquelle nous sommes en bons termes, et nous avons demandé à tous les juges d’informer la Commission des cas de tortures. Sur tous les juges de cette région, 30 % seulement ont répondu, du reste pas de nouvelles. Il y a des juges qui ne vont même pas voir les prisonniers.
– Il y a donc des choses qui sont pareils qu’il y a trente ans [la dictature].
– C’est une grave violation des droits de l’homme, nous en avons parlé au gouverneur Felipe Solá [péroniste de droite assez salopard], avec le ministre de la Justice. Ce n’est pas une politique de l’Etat, c’est un reste de la formation acquise sous la dictature, et même avant, et qui jusqu’à aujourd’hui n’a pu être éradiquée. Il existe également d’autres violacions des droits de l’homme. On cite souvent la capitale, mais dans les provinces c’est terrible, ils sont systématiquement violés. Ce n’est pas pays fédéral, c’est un pays féodal.
– A quoi pensez-vous concrètement ?
– A la majorité des provinces. Fondamentalement Salta, Formosa, Jujuy, Tucumán, San Luis.[le sud surtout] Un point très concret : on enlève les terres aux indigènes et aux paysans pour les donner aux étrangers. On les vend à des grandes entreprises transnationales qui ensuite abattent les forêts des collines pour y planter du soja transgénique. C’est le cas de Salta. Mais cela a lieu aussi en Patagonie, avec les mines d’or. Et pas uniquement à Esquel, eh. A Tucuman et à Jujuy également on enlève les terres aux paysans pour les vendre [...]
Aujourd’hui les prisons sont des décharges humaines. Elles ne servent pas à réadapter et à éduquer les internés. Vu que ces personnes ont commis une bêtise, elles purgent une condamnation ; C’est la réparation qu’elles doivent à la société. Mais elles doivent en sortir avec dignité et non pas pire que lorsqu’elles y sont entrés. C’est la même chose qui arrive pour l’enfance. Nous espérons qu’une fois pour toute il apparaisse la Loi de l’Enfance, pour en finit avec les « patronatos » : les juges s’emparent des enfants, les envoient à des écoles qui abîment leur vie pour toujours. [...]
Nous proposions d’envoyer le problème de la dette à la Court internationale de La Haie pour qu’elle détermine les aspects légitime et illégitime. Ford, IBM, Chess Maniatan Bank, Mercedes Benz ont viré leurs dettes à l’Etat argentin : nous sommes tous fous. Le lendemain du coup d’état [24 mars 1976], le quotidien “Clarín » a titré (ndlr : il ouvre un dossier qui contient la couverture en question) : "Videla assume lundi la Présidence". Et en dessous il annonçait : "Les Etats-Unis reconnaissent la Junte. Crédit du FMI". On ne peut être plus claire, c’est impossible. [...]
– Vous venez de mentionner une liste d’entreprises qui ont bénéficié de la dictature. C’est un des sujets encore tabous, en dépit du temps passé.
– Ces entreprises sont dans une situation de totale et absolue impunité. Une fois la revue « El Periodista » l’a publiée, il y a pas mal d’années. Mais il y a des entreprises, comme Ledesma, de Jujuy, qui ont même mis leurs camions avec les conducteurs à disposition pour séquestrer les travailleurs de la raffinerie de sucre. Une des Mères de la province, même, Olga Aredes, est morte n’année dernière de cancer des poumons à case de la contamination que génère l’entreprise. [...]
Le cas de la dette est très grave. Le procès pour la plainte déposée par Alejandro Olmos a duré 18 ans et le juge (Jorge) Ballesteros n’a pu incarcéré personne. Il a renvoyé l’affaire au parlement en lui disant d’enquêter, car la dette a causé un mal profond au pays. Cinq ans s’écoulèrent et les députés et les sénateurs n’ont pas été capables de faire une enquête. La dette externe viole les droits de l’homme de tout le peuple argentin. On peut accepter son paiement. J’applaudie des actions de ce gouvernement, mais pour d’autres nous avons une position critique constructives. [...] Aujourd’hui nous la payons avec la famine du peuple [...]
Si on continue à payer la dette, ces ressources au lieu d’être investies dans des programmes de développements, partent ailleurs. Tout cet argent payé au FMI aurait pu servir à construire des logements, générer des sources de travail et en finir avec l’assitencialisme. De plus, il n’existe pas de projet national pour le pays. Les provinces sont des fiefs médiévaux et, en même temps, sont du même parti que le gouvernement, elles sont ses alliés politiques. Dans ce cas, comment réglons-nous ce problème ? Il faut commencer à repenser la démocratie que nous désirons, [...]
Si ce gouvernement réussit à ce que les institutions de l’Etat fonctionnent correctement et qu’il n’y ait plus de cavernes et de repères de corrompus ce serait une grande révolution. Le peuple doit avoir droit à une grande demoiselle participative, avec des plébiscites et des consultations populaires et à pouvoir observer ce que font ses ministres, ses fonctionnaires municipaux, les gouverneurs. [...]
Je ne sais pas pourquoi Menem est sénateur aujourd’hui, alors qu’il devrait être passé en procès. [...]
L’Argentine a plus de dix millions de personnes en situation de pauvreté, des enfants meurent de faim et dey por maladies évitables. Mais je crois que le mal le plus profond est dans la fracture de la pensée philosophique, les valeurs, l’éthique, la culture de la solidarité. Aujourd’hui deux Argentins se rencontrent et ils créent trois partis politiques. [valables pour les classes moyennes...]
Je peux avoir des différences avec Hebe Bonafini, mais je la respecte et je l’aime. C’est une personne avec un courage formidable, elle a toujours été très cohérente [exactement le contraire dans les Argentine infos précédentes]. Personne ne peut l’accuser d’avoir flancher [de graves accusations dans les Argentine info précédents...]. Et elle croit que ce gouvernement a fait ce que les autres gouvernements n’ont pas voulu faire. C’est une décision valable. Les Grands-mères ont décidé de le soutenir ; elles pensent également que ce gouvernement est distinct. Nous, nous pensons que même si nous appuyons certaines choses, nous maintenons notre autonomie afin de dire que tel ou tel aspect ne nous plait pas et faire des propositions. Nous croyons que la seule façon de maintenir la crédibilité est de conserver son indépendance. C’est valable pour tout gouvernement, pas seulement celui-ci. [...] »
Déclarations du député Claudio Lozano “’En Argentine, 76,4 % des personnes âgées n’ont pas de couverture sociale ou touche un revenu minimum » (11/05/2006) Argenpress
« La décision d’augmenter de 20 % le revenu minimum et 11 % pour le reste des retraites établit, une fois de plus, un processus de distribution du revenu à l’intérieur des frais prévisionnel et parmi les retraités eux-mêmes. Le Gouvernement réduit au minimum les investissements dans la Sécurité sociale, en finançant la hausse du pouvoir d’achat du revenu minimum avec la détérioration des retraites ayant le ’privilège’ de toucher plus de 400 pesos. C’est cette stratégie qui explique pourquoi fin 2005, les frais prévisionnel étaient encore de 32 % inférieur (en argent constante) à ceux de 1998.
La conséquence de cette stratégie, l’aplatissement des retraites définit qu’aujourd’hui 1.840.962 retraités touchent le minimum mais, de plus, la projection des données statistiques permettent d’affirmer que 37 % de la population âgée n’a pas de couverture (1.739.309).
Vu ce qui a été exposé, dans l’Argentine d’aujourd’hui 76,4 % des personnes âgées (3.580.271) ou n’a pas de couverture ou touchent le revenu minimum. Ainsi, le maintien sans changements du régime prévisionnel privé de Fonds de Pension, où seulement 39 % des affiliés demeurent cotisants, determine que dans le futur 60 % de la population active aura de sérieuses difficultés pour prendre sa retraite. [...] »
Fait divers révélateur : « “On me traite de petite rouge “ Pilar Szwedowicz, sergent de la police de Córdoba, a porté plainte pour discrimination en tant fille de disparu. Elle a appris il y a six ans que son père n’était pas celui qu’elle croyait, mais elle toujours vécut avec sa mère. Pilar Szwedowicz est la fille de David Oscar Zarco Pérez, enlevé le16 septembre 1976. »
C’est à la suite d’un appel téléphonique (d’un ami de son père) que Pilar - à 23 ans, [née en 1977] - a su la vérité et les tests d’ADN l’ont confirmée. “Ma mère [après l’enlèvement de son compagnon] demeura seule et elle avait très peur. Personne ne venait la voir après ce qui s’était passé et elle ne m’a jamais rien dit. Maintenant, elle m’en parle peu à peu, mais elle du mal. »
Elle a entamé une demande de changement de nom de famille et « les problèmes se déclanchèrent avec la police, où on la traite de rouge parce qu’elle a des “gènes subversifs”. » Página 12 (09.06.06) Le même quotidien est revenu sur ce cas le 12 juin avec le titre “Vous n’êtes pas digne de l’uniforme ».
Pilar est dans la police depuis 8 ans et « bien qu’elle se sente fière de son père biologique, ses chefs la marginalisent comme “petite rouge”, simultanément ses camarades l’abandonnent à cause de la crainte de représailles.” Elle dit de sa mère : « En définitive, elle a essayé de me protéger pour que je ne soufre pas, parce qu’elle m’a raconté qu’à ce moment là les gens qui avait un disparu dans leur famille était marginalisées, traités de lépreux. » Et Pilar ajoute « Cette situation est difficile parce que je dois comprendre ma mère, mon mari [également policier], le travail..., ça fait beaucoup. » Elle indique que « la justice provinciale a fait traîner l’affaire, en refusant d’autoriser mon analyse d’ADN pendant quatre ans. » A partir du moment où elle a confié à ses supérieures sa nouvelle situation, elle a subi une discrimination, plus forte depuis que son cas est public et du fait que son père biologique était juif.
Quel est le fait révélateur ? Même au sein de la police actuelle, une personne qui se révèle être de famille de disparus devient un corps étrangers parce que toute l’institution est empreignée de haine de la gauche et des perdants du néo libéralisme.
4) Les brisures de la pression de la misère
A) Situation des enfants
Argenpress (12/05/2006) Mauvais traitement et abus sexuels dans la province de Córdoba « Les tabassages de mineurs continuent, ne cessent pas en dépit des dénonciations, Les fillettes qui se prostituent dans le quartier de Pompeya à la vue de tous « En une heure nous nous faisons quatre vieux »
Dans le quartier de Zavaleta, six jeunes filles au moins entre 12 et 19 ans offrent du aux automobilistes et aux routiers en pleine rue. Leur but est gagner de l’argent pour se procurer de la drogue. Les voisins ont dénoncé la situation il y des mois. Jusqu’à maintenant ni la police ni la Justice n’ont arrêté les auteurs d’abus. » Cristian Alarcón, Página 12 (29.05.2006).
Camila (prénom fictif) “Penchée, d’une voix rauque accompagnée d’une toux sèche et râpeuse elle raconte : “Parfois en une heure nous nous faisons quatre vieux. Après nous traversons la ville pour nous droguer. Je m’y perds et quand je n’en ai plus, je reviens”. Il est 17 h 30, un mardi et les clients des premiers jours de la semaine ne sont pas aussi nombreux que les vendredis, et ils ne cessent de passer lentement en voitures en cherchant des filles comme elle, qui tout en ayant l’air d’avoir douze ans sous sa doudoune, dit en avoir 14. C’est la plus jeune de quinze frères et soeurs, elle a connu la rue quand elle faisait la manche avec sa mère. Elle y est restée et y vit avec quinze autres filles sur les trottoirs et les coins de rues de Pompeya où elle se prostitue pour pouvoir consommer de la drogue. Les voisins la connaissent. Son cas, et celui des autres filles, ont motivé plusieurs denonciations pénales. Le Conseil des Droits des Enfants, des Filles et des Adolescents a proposé diverses stratégies en marche para freiner le drame, mais il n’a pu en rien éviter qu’elle continue à être assise le regard fixé sur les autos et les camions, pour partir en courant, si quelqu’un s’arrête, monter rapidos, fermer la porte et se perdre dans la rue Pepirí, avec un des vieux qui la paient.
En octobre 2005 un rapport élaboré par des assistants sociaux du Conseil des Droits des Enfants, des Filles de la ville de Buenos Aires détaillait la situation où vivent quelques 30 enfants du quartier de Nueva Pompeya, soumis au travail infantile dans le cas des garçons, et à l’exploitation sexuelle dans le cas d’au moins six filles. Ce cas avait entraîné alors la dénonciation de plusieurs habitants qui avaient téléphoné avec insistance au 102, el numéro présenté dans la campagne organisée par cet organisme pour freiner la prostitution infantile dans la ville “J’ai vu une fille monter dans la voiture d’un type et en descendre ensuite avec difficulté, visiblement blessée après un rapport sexuel avec un adulte”, a confié à “Página 12 » l’un des personne ayant déposé plainte, las d’être témoin de scènes semblables. “Je ne vis pas ici mais pour mon travail j’y passe presque toutes les semaines et c’est chaque fois pire. Ce qui me surprend le plus c’est que pour beaucoup de gens c’est normal et qu’ils pensent qu’on ne peut rien faire”, raconte cet homme, prêt à déclarer si s’était necesaire. De la façon dont il présente la situation, il est certain que la Justice n’a pas offert d’issu au problème. Mais l’Etat non plus, dans una situation dont la racine n’est pas le commerce du sexe en soi, mais la complexité de la pauvreté extrême des enfants : les chiffres récents indiquent que plus de cinq millions d’enfants de moins de14 ans sont pauvres en Argentine, dont 20 % (presque deux millions cent mille) sont indigents.
La preuve du délit “Dans cette zone une grande quantité d’hommes, conducteur de camions, d’autos privées, taxis, etc., offrant de l’argent aux filles en échange de sexe. Certains les amènent dans leurs véhicules chez eux, dans des hôtels, sur des voies de chemin de fer, ou dans des rues derrière les avenues. Généralement on les paye entre 3 et 5 pesos. Les clients ‘utilisent’ des enfants comme intermédiaires pour contacter une des filles, et en échange leur donnent de l’argent. Les filles et les garçons se servent de l’argent pour pouvoir consommer de la pâte base ou des pastilles”, précise le rapport qui a été maintenu en réserve et qui fait partie d’una des denonciations pénales déposées au tribunal de Pompeya. [...]
Vanessa, 17 ans à ce moment là, se pliait en deux de douleur en se tenant le ventre. Elle pleurait, une litanie qui allait de la plainte au cri. Elle toussait, crachait du sang et vomissait. Elle avait de la fièvre, des chancres sur la peau et la tête. Elle comprenait à peine ce qu’on lui disait. On n’arrivait pas à la convaincre d’aller chez le médecin. Les travailleurs sociaux des organismes présents sur place ne voyaient quoi faire d’elle. Appeler le SAME [Samu argentin] ? La mettre de force dans un taxi et la conduire à un hôpital ? Mis à part quand un travailleur social la prenait dans ses bras, rien ne semblait viable. L’historia de Vanessa, enceinte alors, dériva sur plusieurs tentatives ratées pour la sauver de la prostitution y de la drogue. “L’Etat n’arrive pas à être prêt pour réagir face à un tel niveau d’exclusion. Tout se liait pour la laisser dans le pétrin. Enfin il y a deux mois, nous avons réussi à l’interner, malade des poumons, avec la syphilis, enceinte de sept mois. Elle a guéri et a eu son bébé et maintenant elle fréquente un centre de récupération d’addictions”.
On remarque une étrange « neutralité » des membres de l’assistance sociale, des juges en général (pour enfants, de la famille), de la mairie, de l’Etat face à l’indigence en général. Une gosse qui va directement à l’autodestruction est laissée à elle-même. C’est exactement la position appliquée dans le sud et le nord (voir les Argentine info précédents].
L’indifférence généralisée des organes officiels porte ses fruits, à en juger par les comportements de mépris de la classe moyenne et ce fait divers : « Un homme a mis le feu à Villa Lugano à une voiture où dormait un indigent, “Ceux-là il faut tous les tuer”. Le propriétaire d’un atelier de réparation automobile a été arrêté après avoir incendié une voiture abandonnée, irrité par la présence d’un sans toit, maintenant hospitalisé dans un état grave. Le gouvernement de la ville de Buenos Aires signale que ce fait arrive pour la première fois, mais il souligne la discrimination fréquente. » . Página 12, (02.06.2006)
C’est un autre fait révélateur. La petite bourgeoisie (très fragilisée en 2001 et proche des piqueteros) a incorporé le message sous-jacent des médias et de la grande bourgeoisie : la haine des perdants du néo libéralisme, et donc de la gauche anti néo libéraliste (ce qui ne semble pas le cas des piqueteros pro gouvernementaux).
Scolarité et jeunesse : "Le taux d’analphabétisme en augmentation dans la province de Santa Fe". C’est ce qu’assure, madame Cantero, ministre de l’Education, tout en espérant que les programmes en vigueur inversent la situation [...] "les taux d’analphabétisme à Santa Fe ont sensiblement augmenté dernièrement" [...] Rebelion, 30-04-2006.
B) les femmes
Le féminisme de l’anarchisme organisé “Nous devons le faire nous-mêmes" par Pamela Damia APM (Agencia Periodística del Mercosur), 22.12.05
Deux militantes de l’Organización Socialista Libertaria prêchent une lutte de genre classiste, de base et un système no hiérarchique. Ils existent différents sortes de féminismes : les autonomistes, les Institutionnels, celles qui posent la différence, l’égalité ou celles qui priorisent le parti où elles sont. Mais le féminisme des femmes de l’Organización Socialista Libertaria (OSL) anarchiste, proclamée tel depuis cinq ans, c’est le féminisme à perspective de classe. "Nous continuons à penser que le patriarcat les parcourent toutes ; cependant dans la classe inférieure il est plus fort, il est beaucoup plus difficile de sortir de la violence par manque d’éducation et d’accès à l’argent”, indique comme réflexion Verónica, de trente trois ans, dans la vieille maison du quartier de Constitucón où fonctionne le local des anarchistes organisés.
Verónica es professeur d’histoire mais elle n’a jamais exercé à cause de la nécessité d’une rentabilité rapide et sûre ; elle travaille au Tribunal Supérieur de Justice de la Ville de Buenos Aires. Selon elle, le féminisme est un outil politique idéologique pour en finir avec le patriarcat. "Voici pourquoi d’après notre anarchoféminisme, il y a autant de tipes d’anarchisme que de féminismes. De la vision politique de chacune va dépendre que la stratégie soit l’une ou l’autre. [...] Mais de notre point de vue, nous croyons que si les femmes de la base ne connaissent pas telle ou telle loi en cas de besoin, cette mesure ne sert à rien".
Dans l’organe de l’OSL, En la calle, il est question de "genre" et as seulement de "femmes" pour ne pas exclure les autres identités comme les gays, les lesbiennes, les transsexuels ou les travestis. [...] le gouvernement ne va pas le faire, c’est à nous d’agir".
5) Libertaires pro gouvernementaux
« Avec Kirchner, pour la distribution des richesses » Argentina Indymedia (23.05.06) par le PUP, Octubre et autres groupes kirchneristes. Communiqué de convocation à la place [de Mai] des organisations suivantes : Frente de Unidad Popular : Movimiento de Unidad Popular (M.U.P.) ; Movimiento Octubres ; Agrupation 17 de Octubre (CTA) ; Movimiento de Travailleurs Desocupados MTD Travail y Dignidad - Movimiento Patriótico 7 de Marzo - Mesa de Encuentro Barrial (MEB) ; Movimiento Patriótico 29 de Mayo (MP29) ; Movimiento 26 de Julio ; Remo Carlotto (Député Nacional)
« Colonne de 15.000 personnes avec le drapeau « Avec Kirchner, pour la distribution des richesses » Le 25, nous nous concentrons à l’Obélisque à 11 h.
Avec Kirchner, nous marchons le 25 mai
1) Parce que nous sommes en train de changer l’Argentine.
2) Pour une plus grande redistribution des richesses (plus de travail ; meilleurs salaires ; 82% mobile, récupération du système prévisionnel pour les personnes âgées, pleins droits pour les enfants et les adolescents).
3) Pour un Etat fort (ENARSA, aguas argentinas -AySA-, entreprise de satellites, INVAP, chantier naval, etc)
4) Pour le plein droit des Argentins sur les ressources naturelles : pétrole dans nos propres mains, préservation des réserves d’eau potable, etc.
Pour la reforme éducative en marche, pour los changements nécessaires dans le système sanitaire (hôpitaux, centres de santé, etc). L’éducation et la santé sont un droit pour tous. Parce que nous récupérons la politique et que nous avons un Présidente qui est avec le peuple. Pour l’unité latino-américain, des gouvernements et des peuples
Contact de Presse : Federico Martelli (M.U.P.) 0111556381069 Gaston Harispe (Octubres) 0221155220383 Leandro (MTD Travail y Dignidad) 0111563837626 Marcelo Yaquet (M. 26 de julio) 0111560943548
Un commentaire modéré parmi les moqueries « quelle bonne combinaison de mouvements, anarchistes, ex Aníbal Verón, ex Quebracho, des péronistes et d’autres de la CTA. Il manque un ou deux troskos et nous avons un nouveau bloc piquetero mais K »
6) Luttes en cours
Volkswagen : à la radio on n’a pas parlé de toi
"Mieux vaut l’honneur sans syndicats que des syndicats sans honneur" et "S’unir depuis la base et s’organizarse et combatant". Consignes classistes de la CGT de los Argentinos, Congres normalisateur, 28-30 mars 1968.
"Si un jour il y avait un autre putsch, le peuple sera si vaincu que le retour à la constitution ne servira qu’à garantir par le vote populaire les intérêts de l’impérialisme y de ses nervis dans le pays". Juan Domingo Perón, 1974.
"Tout en respectant les expectatives sur des mesures du gouvernement actuel que de nombreux camarades gardent encore, nous réaffirmons en tant que MOUVEMENT INTERSYNDICAL CLASSISTE (M.I.C.) notre conviction de susciter une pratique syndical basée sur l’indépendance vis-à-vis des gouvernants, l’Etat et les partis politiques". M.I.C., 20 de mayo de 2006.
Cette nouvelle n’apparaît pas dans la grande presse écrite et digitale, n’est pas montrés à la télévision ni entendue dans les radios. [...] Nos camarades de Volkswagen Argentina (VW) nous ont présenté leur lutte pour la partager avec tous et toutes. Ils veulent qu’on sache qu’au-delà du Corsodromo sur la Place de Mai : aujourd’hui, le malaise progresse dans la classe ouvrière post fordiste par excellence : celles et ceux des travailleurs mécaniques, les techniciens et administratifs, la multitude du travail vivant de l’industrie automoteur. Une des fractions de la classe réalisatrice qui apporte le plus fort taux de plus value (La fameuse bataille pour la "productivité ") post dévaluation. Souvenons-nous nous que pendant 2005 il y eut une augmentation des niveaux de productivité moyenne par ouvrier employé record pour ces dernieres15 années. Et justement un des secteurs où les travailleurs ont été le plus exploités a été l’industrie automobile.
Derrière la bureaucratie de SMATA (Syndicat de Mécaniciens et Assimilés du Transport Automoteur) une nouvelle conscience de classe se fait jour. Même passé sous silence par les médias, Volkswagen se trouve actuellement en plein conflit. D’un côté, le syndicat demande 32 % d’augmentation et jusqu’à maintenant l’entreprise n’a promis qu’à peu près 25 %. Les camarades l’ont transmis au reste des employés qui, il y a quelques heures, ont décidé de réaffirmer leur demande en ne cédant en rien sur ce qu’ils veulent. Alors l’entreprise et le syndicat demandent une "trève" pour que "Saint Kirchner" n’ait pas de problème.
La Simulocratie des droits de l’homme et le pays "pour tous" a besoins de son bain de popularité pour tenter d’occulter que :
– 90 % des génocides militaires sont libres.
– Le pays normal de "K" est celui où il y a le plus de personnes inculpées pour des luttes.
– Le Gouvernement de Kirchner est celui qui a le plus de prisonniers politiques depuis 1983.
– A l’ère de "Lupo o Lobo" la policía tiene el record de gatillo facil.
– En trois ans il y a eu plus de 100.000 morts par maladie, faim et des causes évitables.
– Deux millions d’enfants travaillent.
– Un tiers des moins de deux ans sont anémiques.
– 75 % des détenus n’ont pas de condamnations établies.
– Con Lupín nous avons le record de décrets de nécessiter et d’urgence (DNU).
– Record de paiement de dette extérieure.
– Record de précarité professionnelle.
– Record des accidentes du travail.
– Record de l’inégalité sociale.
– Record de subsides aux entreprises.
– Chute des frais sociaux en comparution en 2001.
– Chute du pouvoir d’achat des salaires des fonctionnaires et au noir, des retraites et des pensions.
– Plans sociaux dont la valeur est équivalente a UN TIRS de la ligne de l’indigence.
– Plus de la moitié des travailleurs gagne moins de 600 pesos par mois (200 Dollars).
– 35 % des personnes avec un emploi n’accèdent pas au minimum familial de l’indigence.
– Presque 70 % de gagne pas suffisamment pour accéder au minimum familiale de la pauvreté.
– 80 % des travailleurs est en dehors des commissions paritaires.
– Les PME de la bourgeoisie nationale péroniste a 80 % de leurs travailleurs non enregistrés.
– Le coût moyen de la force de travail est 25% plus bas qu’en 2001.
– 80 % des travailleurs est en dehors des commissions paritaires.
– Les PME de la bourgeoisie nationale péroniste a 80 % de leurs travailleurs non enregistrés.
– Le coût moyen de la force de travail est 25% plus bas qu’en 2001.
[...] si la semaine prochaine l’entreprise Volkswagen ne donne pas une augmentation de 32 %, la base est prête à arrêter complètement l’usine, l’occuper et couper l’Avenida Panamericana. [Cela fait plusieurs semaines que les ouvriers font juste 8 h en refusant les HS, ce qui entraîne 600 véhicules de moins quotidiennement. L’aspect novateur c’est que les employés en complet veston, les "white collar" de l’entreprise, sont passifs mais approuvent visiblement les revendications des ouvriers, les "blue collar".]
Ce n’était jamais arrivé dans l’usine. Puisqu’il y a toujours une différence marquée entre ouvriers et administratifs. Il faut diffuser ces aspects qui surviennent dans le conflit salarial de Volkswagen. Ce n’est plus une lutte des travailleurs ouvriers, mais, peu à peu, différentes catégories d’employés s’y impliquent. La classe travailleuse s’identifie comme une seule classe, différenciée par rapport à son adversaire : la clase des patrons. Au delà de toutes les divisions que crée le Capital pour pouvoir mieux exploiter, maintenant il y a una lutte faiblement anticapitaliste, mais comme nous le racontent les camarades "dans quelque temps, la façon dont nous travaillons va être insoutenable. Nous ne voulons pas que gagner un peu plus de fric".
Colectivo Nuevo Proyecto Histórico, Rebelion, 28-05-2006
Simeca a demandé à la CNT d’intervenir auprès du ministre du Travail et nous avons envoyé ce courrier en castillan
Paris 30.05.06, Madame ou Monsieur,
La Confédération nationale du Travail entretient des rapports avec le Syndicat Indépendant des Messagers et Cadetes [messagers à pieds] - SIMECA - depuis août 2003. Nous connaissons et nous suivons le travail, l’efficacité ininterrompue qu’il fournit pour un corps de métier sans protection.
C’est pour ces raisons que nous demandons avec insistance de bien vouloir tenir compte des revendications légitimes de personnalités syndicales présentées par SIMECA depuis assez longtemps.
Au delà de la situation juridique, d’octroyer ou non de simples sigles, il y la défense de dizaine de milliers de travailleurs qui subissent tous les jours des abus et qui dans leur immense majorité n’ont aucune, ou une minimale, protection sociale, que seul SIMECA a été capable de défendre. Salutations syndicalistes. Pour la CNT Fabrice Pilheul
Le 9 juin Simeca a annoncé une série d’actions pour faire valoir ses droits auprès du ministère du Travail ;
Communiqué de Presse 08.06.06 du Frente Popular Darío Santillán, avec les membres des familles et les organismes des droits de l’homme, nous demandons des garanties au président pour la manifestation qui aura lieu au Puente Pueyrredón quatre ans après le "Massacre d’Avellaneda" [il s’agit de Darío Santillán et Maxi Kosteki, deux piqueteros tués par balles réelles par la police il y a 4 ans le 26 juin, filmés par un pro et un amateur sur les flics levant les jambes des blessés pour accélérer l’hémorragie aux poumons et à la tête, bonne formation venant de la dictature militaire]
Ce jour jeudi 8 juin à 15.30, avec une délégation des familles et des référents des organismes des droits de l’homme, nous allons présenter [une lettre pour demander qu’il n’y ait ni « gendarmes ni impêchements » ] Alberto et Leonardo Santillán (père et frère de l’un des jeunes assassinés), Nora Cortiñas (Mères de Place de Mai), le groupe H.I.J.O.S., Association de Ex - détenus et disparus, Ligue pour les des droits de l’homme, et les porte paroles du Frente Popular Darío Santillán (qui regroupe les Mouvements de Travailleurs Chômeurs (MTD) où militaient Kosteki et Santillán), Marcial Bareiro (blessé de balle durant la répression) et Laura Cibelli. Cette demande est également soutenue par le Centre d’Etudes Légales et Sociales (CELS), le Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (MoPaSSol), la Asociación Anahí, entre autres. [...] . Darío, Maxi, tous ceux qui sont tombés dans les luttes populaires, ¡présents, maintenant et toujours ! Pour le Travail, la Justice, la Dignité et le Changement Social
*Frente Popular Darío Santillán * * Formé par :* MTD Anibal Verón (Bs. As., Tucumán, Rosario, Rio Negro, Luján, Capital, La Plata) - M.U.P.(La Plata-Quilmes- Matanza) - UTL Sur- MTD La Verdad - MRV 26 Junio - C. P. Agustín Tosco - CTD "Trabajo y Dignidad"- Frente Santiago Pampillón (Rosario) - FTC Comodoro Rivadavia (Chubut) - FTC Ezeiza- Colectivo Desalambrando - Federación Argentina de Estudiantes de Agronomía (agrupaciones de Córdoba, Rosario, La Plata) - Agrupación Territorial Compañeros (Capital) - COPA La Plata (AULE, Cambium, MUECE, El pelo de Einstein, Minga, Idea)
7) Le Brésil et le PCC
Si cette année marque le centenaire de la COB, Confédération ouvrière du Brésil, il n’en reste que des vestiges, et les tactiques du syndicalisme révolutionnaire apparaissent plus dans l’anarchisme social, dont est des membres a écrit cette chronique spécialement pour ce bulletin.
Les attaques du PCC : conséquences contemporaines de l’exclusion sociale au Brésil
“ Parce que l’oppression de l’État et l’exploitation capitaliste sont les formes typiques de la violence organisée. ” Eduardo Colombo
Entre les 12 et 16 mai 2006, la ville de São Paulo - troisième métropole dans le monde- au Brésil, a subi une série d’attentats orchestrés par le Premier Commando de la Capitale (PCC). L’explosion des attaques a commencé vendredi à midi, lorsque les 765 prisonniers appartenant au PCC ont été transférés à une autre prison ; c’est alors qu’une vague d’attaques a commencé, durant quelques jours pour finir le mardi 16. Durant cette période, des dizaines de policiers ont été mitraillés et tués, des autobus dans la ville, des prisonniers se sont mutinés et ont pris des otages. La ville a connu une vague de panique jamais vue auparavant. La rébellion fut organisée depuis l’intérieur des prisons, au moyen de téléphones mobiles ce qui entraîna une frayeur inusitée chez les habitants. En même temps, la riposte de la police a provoqué la mort de dizaines de civils qui selon elle auraient été tués dans des affrontements avec le PCC. Le lundi 15 la ville de São Paulo a observé une grève : les commerces ont fermé, des écoles également, les rues étaient désertes à 20 heures. Les gens se sont imposés un couvre-feu, alimentée par la frayeur due aux événements et aux bruits qui couraient. Le conflit ne s’arrêta qu’après négociations entre le gouvernement et le PCC - dont le contenu est top secret - mais il est confirmé par une série de facteurs comme, par exemple, l’envoi d’une avocate du PCC dans un avion de la police militaire cédé par le gouvernement de l’État de São Paulo pour se rendre à la prison Président Bernardes, où est détenu Marcola, un des grands leaders du PCC. U jour après la “ visite ”, les attaques étaient terminées. . Les racines de ce conflit montrent le visage d’un Brésil qu’une grande partie des étrangers ne connaisse pas. Quelques données statistiques sur le Brésil nous aident à comprendre la question selon une enquête diffusée récemment par l’Institut brésilien de géographie de statistiques (IBGE), plus de 14 millions de Brésiliens ont souffert de la faim en 2004. Le même organisme a publié, un peu auparavant, d’autres enquêtes qui montrent que plus de 25 % des familles brésiliennes vivent sous la ligne de pauvreté (IBGE, 1996), que plus de 13 % de la population est analphabète - et que 26 % est composé d’analphabètes fonctionnels (IBGE, 2000-2002). D’autre part, l’IBGE indique que plus de 30 % de la population n’a pas un accès régulier aux services de santé (IBGE, 1998). C’est une situation de manque de perspectives pour ceux qui souffrent des conséquences de la violence propagée par le capitalisme globalisé.
La pauvreté qui touche une grande partie du pays entraîne une inversion des valeurs du peuple exploité, qui n’implique plus la solidarité et la valorisation de la vie. Pour les pauvres, tout ce qu’il peuvent obtenir c’est la satisfaction immédiate de la consommation, stimulée par l’inégalité sociale - le Brésil est en deuxième place dans le monde pour la pire distribution des revenus. Le crime organisé au Brésil, aujourd’hui, profite de cette situation, en offrant une “ perspective ” aux marginalisés de la société, en se posant comme une proposition triste et concrète pour obtenir de l’argent, le pouvoir, un statut social. Les récits faits par le rapper MV Bill dans son livre Cabeça de Porco [tête de porc], quand il étudie les jeunes et le trafic de drogue dans les favelas, montrent justement cela : une société massacrée par la misère et dont les victimes, désormais sans aucune perspective d’améliorer leur vie par une tentative “ digne ”, s’intéressent au crime organisé et au trafic de drogue, en formant de véritables armées de réserves qui entrent dans le crime organisé au fur et à mesure que les “ soldats ” actuels disparaissent. Imaginez ce qui se passe dans la tête d’un garçon qui grandit dans un milieu d’une pauvreté extrême, sans aucune possibilité de s’instruire et de se soigner, avec une famille extrêmement démunie, la police qui tue ses parents, des difficultés dues au chômage, etc, etc. Ce qui arrive est que le crime organisé, pour ce jeune, devient la seule possibilité concrète d’ascension sociale, de reconnaissance de la communauté. Y arriver aux prix de la peur et de la possibilité même d’être tué ou emprisonné ne le ne touche tout simplement pas, car ses valeurs sur la vie sont différentes. De la même façon qu’il est témoin de membres de sa communauté tués presque tous les jours, il voit la vie plus comme une souffrance que quelque chose d’agréable, la violence devient plus une partie du quotidien qu’une menace. Interrogé sur la peur de la mort, un jeune trafiquant dit simplement : “ si je meurs, en nommer un autre la place et ça y est. ”.
Il est intéressant de voir comment une société aliénée, tend à analyser et à juger avec toute sa force les “ conséquences ” de ces faits, tout en demeurant incapable de s’interroger sur les “ causes ”. Tous ont une opinion bien formée sur les voleurs, mais personne ne réfléchit sur pourquoi ils existent. Tous manient des clichés sur les détenus, mais personne ne se demande pourquoi ils existent. Il en va de même sur la corruption parlementaire, sans chercher pourquoi elle apparaît ; sur le mouvement des sans terre, sans voir pourquoi ils n’en ont pas. En outre, le manichéisme qui divise tous en vrai et faux, correct et incorrect, bon et mauvais, héros et bandits, est fortement soutenu par la classe moyenne et les plus grands véhicules de la presse brésilienne. Ils finissent par montrer des aspects réactionnaires de l’État, tout en soutenant dans le fond le status-quo que produit tous les jours cette situation. À une question sur “ l’exagération ” de la police qui a réprimé les attaques du PCC, par exemple, le rabbin Henry Sobel a admis qu’il y a eu une exagération, pour la justifier en disant au journal Folha de São Paulo que “dans la bataille entre le bien et le mal, un peu d’exagération de la part de ceux qui défendent le bien vaut mieux qu’une omission possible”. “Le bien et le mal” ? “Ceux qui défendent le bien” ?
Dans le cas de la répression des crimes du PCC, la police de São Paulo porte la responsabilité de la mort de dizaines de civils, beaucoup sont morts d’un balle dans la tête à courte distance, voire par derrière, ce qui pour nous est un signe d’exécution. D’autres situations répétées se sont produites, les personnes arrêtées ne mourraient pas sur place, elles étaient embarquées dans des cars de police (la scène du crime n’apparaissait pas) pour arriver bien souvent mortes dans des hôpitaux. On ne peut affirmer qu’il n’y a pas eu d’exécution lors des conduites dans des hôpitaux. Les policiers ont encore profité du chaos entraîné par les attaques du PCC et ont commencé une série de “ règlements de comptes ” avec leurs opposants et, comme la presse l’a souvent rapporté, ils sont responsables de la mort de plusieurs innocents. De plus, on sait qu’une grande partie de la police de ce pays est liée au crime organisé, et agit sur plusieurs fronts : de la vente d’armes et du racket, des pots-de-vin, à la participation entière au crime organisé, dans certaines régions.
En dépit de ces faits, de plus grands espaces s’ouvrent aux arguments de la droite qui préconise la répression la plus sévère contre les criminels, la discrimination contre les pauvres, la fin des droits de l’homme et la sévérité contre les détenus. On a fréquemment entendu des arguments comme : “ la police devrait mettre le feu aux prisons ”, “ ce peuple des bidonvilles doit mourir ”, ou “ les droits de l’homme sont pour les être droits ”. Il est répugnant de voir comment la classe moyenne adopte en grande partie ce discours réactionnaire qui frôle le fascisme.
Il est important de souligner que le PCC ne présente pas d’éléments idéologiques qui pourrait être mis en valeur en faveur des idées libertaires, sur le plan de la démocratie ou de la justice sociale. La tyrannie du PCC, et des autres organisations du crime organisé dans ce pays, comme le “ Comando Vermelho ” [commando rouge] de Rio de Janeiro, dépendent complètement de l’État et du capital, en quête d’argent, de domination, de pouvoir, reproduisant dans leur discours contre l’oppression de l’administration pénitentiaire, une forme de “ gouvernement ” hautement centralisé, hiérarchique et autoritaire. C’est ainsi que se forment un “ micro État ” qui exploite ses “ citoyens ”, qui doivent payer environ 7.000 riais par an (soir quelque 2.400 €), en échange d’une protection en prison et un soutien à la famille. Dans les discours du PCC il n’est jamais fait mention d’une critique du capitalisme, du système de distribution des revenus, de l’inégalité ou de la pauvreté. Nous pouvons le classer, d’une certaine façon, comme beaucoup plus proche d’une organisation mafieuse que d’une organisation révolutionnaire ou d’un mouvement social.
Plus tristes que ces réflexes - qui ont montré la réalité la plus crue du capitalisme- force est de constater qu’il n’y a aucune perspective de solution à court ou moyen terme. La suite de ces événements, comme c’est une année électorale, le PT (responsable du gouvernement fédéral du pays et qui présente Lula comme candidat pourrait être réélu) a accusé l’administration du PSDB (parti de Alckmin le gouverneur de l’État de São Paulo et qui a laissé son poste pour se porter candidat à la présidence de la république) d’être responsable de ce qui s’est passé, étant donné qu’il était responsable de l’administration des prisons. Le PSDB, en même temps, disait que le responsable de cette situation était le gouverneur du PT, car il avait mis un terme aux investissements dans la sécurité des personnes. Des accusations mutuelles dont le but n’était pas de résoudre le problème, mais bien de préparer le terrain pour les élections d’octobre, en utilisant les événements comme une arme politique.
Après l’accord établit entre le gouvernement et le PCC, tout est redevenu “normal”. Peut-être va-t-on faire des investissements dans le domaine de la sécurité, peut-être peut-on obtenir des subventions pour limiter la pauvreté, mais il n’y aura rien qui donne une perspective de solution de ce problème. Même après ces événements, qui posent une série de problèmes immédiats, les gens réfléchissent peu, pour chercher les racines du conflit, penser au problème social actuel. Peu nombreux sont ceux qui au-delà des politiques qui visent à pommader la situation, ont pu réfléchir sur comment résoudre la question. Enfin après ces événements je ne sais pas comment il est possible que des individus considèrent “ bien ” un Etat réactionnaire, oppresseurs, bureaucratique et corrompu, qui aliène le peuple chaque jour, le capitalisme qui augmente l’exploitation, l’inégalité, et qui n’offre aucune perspective de solution contre ces maux. Voilà certes une violence contre le bon sens.
Felipe Corrêa