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SOLIDARITE AVEC SAN SALVADOR ATENCO
mercredi 10 mai 2006
Le mercredi 3 mai et le jeudi 4 mai, une violente répression s’est abattue sur la population de la ville de San Salvador Atenco, au Mexique, dans l’Etat de Mexico. Depuis plusieurs semaines, les autorités municipales essayaient d’empêcher les nombreux vendeurs ambulants du marché de Texcoco (près de San Salvador Atenco, nombre de ces vendeurs ambulants viennent de cette ville) d’exercer leur activité. Alors que, dans le même temps, ces mêmes autorités municipales se proposent d’octroyer un vaste espace à Wal-Mart pour construire un centre commercial.
Le 2 mai, à Texcoco est organisée une manifestation de protestation des habitants et commerçants soutenue par le Front des Villages en Défense de la Terre d’Atenco (FPDT : Frente de Pueblos en Defiensa de la Tierra ), qui avait mené une lutte victorieuse en 2001 contre la construction d’un aéroport.
Le 3 mai au matin, les commerçants du marché de Texcoco sont violemment expulsés par la police municipale et 4 floriculteurs venus d’ Atenco sont arrêtés. A la suite de quoi ont lieu des blocages de routes et des affrontements avec cette fois la police de l’Etat et la Police Fédérale Préventive (PFP). Il en résulte un mort, un garçon de 14 ans, Javier Cesar Santiago, de la communauté d’ Acuexcomac, tué par balle par la police, de nombreux blessés, certains très gravement, et une cinquantaine d’arrestations, dont le porte-parole du FPDT, Ignacio del Valle.
Le lendemain, jeudi 4 mai, 3 000 policiers des polices municipales, de l’Etat et fédérales envahissent San Salvador Atenco, procédant à de nombreuses perquisitions sans mandat, arrêtant plus de 200 personnes, souvent avec une grande violence. En plus de ces 200 arrestations, de nombreuses personnes sont portées disparues depuis ces deux journées. 5 étrangers présents sur les lieux ont été expulsés du Mexique.
Des témoignages décrivent les brutalités et les saccages au moment des arrestations, et pendant le transport des prisonnie(re)s, les menaces de mort, les passages à tabac, les vols, les agressions sexuelles, les viols de femmes et d’hommes commis par les policiers et les violences qui continuent à être exercées depuis à l’intérieur des prisons.
Dans une lettre adressée aux organisations sociales du Mexique et du monde, des membres du FPDT d’une vingtaine de villages de la région dénoncent la brutalité de la répression et la complicité des media qui la justifient.
L’EZLN s’est déclarée en alerte rouge dès les premiers jours, les caracoles sont fermés, l’autre campagne (La Otra) est interrompue et la caravane demeure à San Salvador Atenco pour participer à la solidarité. Le Congrès National Indigène réuni ces jours-ci a exprimé son soutien au FPDT.
Après les intimidations, arrestations, agressions dont ont été victimes dans de nombreux Etats du
pays des participants à l’Autre Campagne lancée par les zapatistes, les événements de San Salvador Atenco (qui avait reçu l’Autre Campagne il y a quelques jours : on peut se demander si la coïncidence des dates n’est que le fruit du hasard ou une volonté de punir de plus en plus durement tous ceux qui marquent leur soutien à l’Autre Campagne) montrent que le gouvernement mexicain est prêt à la logique du pire, à utiliser la répression la plus féroce contre ceux qui luttent en bas, à gauche.
Toulouse, le 8 mai 2006
Collectif de Solidarité Chiapas-Mexique-Toulouse
Collectif de Solidarité Chiapas-Mexique-Toulouse
C/O Canal Sud 40 rue Alfred Duméril 31400 TOULOUSE
chiapas.31@no-log.org
Pétition de solidarité avec Atenco
Nous tenons à témoigner de notre totale solidarité avec la population de San Salvador Atenco luttant pour des conditions de vie digne et juste.
Nous protestons de la manière la plus forte contre l’escalade répressive.
Avec la population d’Atenco nous exigeons :
– La libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes arrêtées et disparues.
– Le retrait des forces policières des villes de San Salvador Atenco et Texcoco.
– L’arrêt de la répression contre les mouvements sociaux.
Une enquête indépendante devra avoir lieu pour déterminer les responsabilités des exactions commises et les responsables jugés.
Nous resterons extrêmement vigilants à l’évolution de la situation à San Salvador Atenco.
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