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Guerre à la guerre !
mardi 1er mars 2022, par
L’Ukraine est à nouveau au cœur de terrifiants enjeux militaires. Les peuples sont encore une fois pris en étau entre les puissances impérialistes. D’une part l’OTAN et d’autre part Vladimir Poutine et la coalition Russie-Biélorussie. Un nouveau rideau de fer, cette fois-ci, un rideau de chars et de missiles, est déjà mis en place de la Biélorussie à la mer Noire.
Pour rappel, en 2014, un mouvement populaire avait chassé le gouvernement du pro-russe Viktor Ianoukovitch, lors de violents affrontements centrés autour de la place Maïdan à Kiev. La répression avait été terrible et l’ancien président s’est enfui en Russie. L’Ukraine cherche toujours à le faire condamner pour crime de masse. Suite à cette révolution, un mouvement séparatiste pro-russe a fait sécession dans le Donbass au Sud-Est du pays. Ce mouvement séparatiste a fait voter un rattachement de la région à la Russie et des affrontements se sont déclenchés entre les forces pro-russes et les forces militaires ukrainiennes. Depuis cette région est ultra militarisée et les populations locales sont prises en otages.
Dès 2014, des organisations anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires existaient en Ukraine et avaient réagi face à cette guerre. Elles avaient appelé à la fin du conflit et à la démilitarisation totale.
Rappelant que ce jeu des empires écrasait toujours les peuples. Elles avaient alors été soutenues par de nombreuses organisations à l’international.
Le KRAS (Section de l’Association Internationale des Travailleurs A.I.T.) en Ukraine et la FAM (Fédération anarchiste de Moldova) étaient des organisations actives dans le pays, elles déclaraient alors :
« Nous ne succomberons pas aux intoxications nationalistes. Qu’ils aillent au diable avec leurs États, leurs Nations, leurs drapeaux et leurs bureaux ! Ce n’est pas notre guerre, et nous ne devrions pas y aller, ni payer de notre sang leurs palaces, leurs comptes en banque et leurs plaisirs d’être à des postes d’autorité. Et si les patrons, à Moscou, Kiev, Lviv, Kharkiv, Donetsk, Simferopol, Washington et Bruxelles commencent cette guerre, notre devoir est d’y résister par tous les moyens possibles ! Pas de guerre entre les nations, pas de paix entre les classes ! »
En 2014, la situation compliquée et les difficultés à s’informer avaient déclenché de nombreux débats à l’international sur le soutien aux révoltés de Maïdan ainsi que suite aux attaques dans le Donbass. Les débats portaient sur des groupes internationalistes de soutien aux différents belligérants. Ce soutien direct envers les séparatistes du Donbass avait déclenché un débat sur le caractère nationaliste de cet engagement dans le conflit. En effet, la mouvance nationaliste et l’extrême droite ukrainienne étaient très actives dans ces conflits. D’ailleurs, certains groupes d’extrême droite française, comme génération identitaire, avaient à l’époque envoyé des militants pour se battre sur place, parfois les militants des organisations se retrouvant dans des lignes ennemies ou même sur les mêmes barricades…
Dans le Donbass, comme ailleurs, ce sont toujours les peuples qui subissent les enjeux des nationalismes et des impérialismes. Sur la radio France info, le 12 février 2022, un journaliste interrogeait un habitant de la ville de Pavlopol (Dombass), représentant du conseil rural de la ville sur le conflit en cours et celui-ci répondit qu’il espérait toujours faire signer, au nom du conseil un traité intitulé « la paix et du blé » aux deux belligérants, pro-russes et pro-ukrainiens…
Aujourd’hui en 2022, le mouvement révolutionnaire et anarcho-syndicaliste ukrainien est décrit comme divisé et affaibli. Par ailleurs, il est presque impossible de trouver des contacts avec les anciennes organisations. Elles auraient été dissoutes à la suite de conflits internes entraînant des scissions. Elles œuvrent dans la clandestinité actuellement d’après un entretien avec un ancien militant de KRA UkraineS (Confédération Révolutionnaire et anarcho-syndicaliste, branche de l’A.I.T. en Ukraine) datant de 2014.
Le 2 février dernier, la CNT de l’État espagnol a fait publier en anglais sur le site de la C.I.T./I.C.L., ce communiqué, dont voici un extrait traduit en français :
« Le conflit international déclenché et entretenu en Europe de l’Est ne profite qu’aux seuls intérêts de la minorité qui contrôle les ressources. [...] La querelle sur le contrôle de ces ressources touche directement la majorité de la société, dont la vie devient de plus en plus chère à cause de ce conflit entre oligarchies internationales, qui se battent pour leur part du butin. Les conditions de vie de la classe ouvrière en Europe se détériorent ; pendant ce temps, nous sommes pris en otage. [...]
Nous exigeons l’abolition de l’OTAN et le démantèlement de ses structures. Nous exhortons la classe ouvrière à s’organiser contre le militarisme et à lutter pour l’abolition de toutes les armées, dans le monde entier. La guerre n’est pas contre la Russie, elle est contre la classe ouvrière. »
L’armée française est aussi engagée dans l’O.T.A.N. et plusieurs milliers de soldats ont été envoyés en Roumanie et en Bulgarie pour renforcer le dispositif visant à contrer une agression Russe. Nous devons nous aussi nous positionner contre les agissements de l’O.T.A.N. et de la coalition Russe en Ukraine. Si les États appellent à la guerre, nous devons répondre par une forte résistance.
Ci-dessous le tract maquetté :
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