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Acharnement anti-syndical à People & Baby : ça suffit !
samedi 16 octobre 2021, par
En 2010, la ville de Paris livrait à la sous-traitance plusieurs crèches à la société People & Baby dans le cadre de la libéralisation des marchés publics. Les conséquences furent immédiates pour les salariées de la Halte-garderie Giono reprises avec les murs : détérioration de leurs conditions de travail et rentabilité au détriment de la qualité de l’accueil des enfants et de leurs familles.
Cinq d’entre elles décidèrent alors de monter une section syndicale CNT (Confédération Nationale du Travail) pour faire valoir leurs droits, remis en cause à la fois par la municipalité et leur nouvel employeur. L’activité syndicale devenant gênante pour l’entreprise et la Ville de Paris, elles ont immédiatement eu à subir la répression en étant mises à pied puis licenciées pour quatre d’entre elles (l’inspection puis le ministère du travail refusant celui de la représentante syndicale).
Malgré leur victoire et celle de leur syndicat aux Prud’hommes en 2017 reconnaissant la discrimination syndicale et la préméditation des licenciements, la société People & Baby a continué son acharnement en faisant appel. Contre toute attente, la justice a donné raison à l’entreprise le 1er juillet dernier contre quatre d’entre elles, remettant en cause en grande partie la décision prud’hommale et les constats de l’inspection du travail concluant à une discrimination syndicale.
La Cour d’Appel de Paris, statuant à juge unique, les a de nouveau plongées dans la précarité : dans l’attente de leur recours en cassation, elles sont aujourd’hui obligées, sous la menace des huissiers, de rendre la quasi-totalité des indemnités versées qui ont servi, outre les frais de 10 ans de procédure juridique, à éponger les dettes accumulées suite à la perte de leur emploi sans parler du préjudice enduré au plan familial et psychologique depuis le début du conflit. À ce remboursement d’un montant total de 145 000 euros viennent s’ajouter chaque jour les intérêts légaux de retard de paiement : des milliers d’euros par an tant qu’elles n’auront pas tout remboursé. Comme si cela ne suffisait pas, la juge a ordonné que deux des syndicalistes licenciées payent les frais d’huissiers !
Responsables syndicaux, politiques et associatifs, nous ne pouvons rester passifs face à la détresse que vivent ces cinq femmes : nous appelons à soutenir, y compris financièrement, Assia, Cindy, Marion, Sophie et Virginie qui ont perdu leur travail pour avoir refusé de subir les conséquences de la privatisation de la petite enfance, fait grève et s’être engagées syndicalement. Un coup porté contre l’une ou l’un d’entre nous est un coup porté contre toutes et tous !
Et un moyen de contribuer à l’entraide est de contribuer à la cagnote. Vous pouvez y contribuer en ligne. Vous pouvez aussi le faire par chèques (indiquez au dos du chèque « soutien people and baby ») à l’ordre de : CNT SSCT-RP, 33 rue des Vignoles, 75020 Paris.
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