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Clément à jamais dans nos cœurs et dans nos luttes !
lundi 10 juin 2013
Communiqué de l’Union Antifasciste Toulousaine suite à la manifestation du samedi 8 juin rassemblant plus de 1500 personnes à Toulouse.
Ce communiqué - ci-dessous - fait, notamment, état de la tentative éhontée de récupération de la manifestation par certaines organisations politiques et syndicales qui, venues à la dernière minute, ont clairement refusé de participer, comme nous tous, à la manifestation sans aucun drapeaux. Ce choix que nous avions fait se voulait un hommage à Clément Méric et une preuve de dignité face à la mort d’un camarade.
Mais ces tentatives de récupération, que nous dénonçons, ne seraient que de peu d’importance, si elles n’avaient pas aussi eu lieu à Paris et ailleurs ; ces tentatives de récupération ne seraient que de peu d’importance, si ces organisations ne lançaient pas aujourd’hui une opération de propagande pour discréditer, à leur profit, les organisateurs de la manifestation ; ces tentatives de récupération ne seraient que de peu d’importance, si elles n’avaient pas été aussi dénoncées par les propres camarades de Clément Méric. Aujourd’hui, nous espérons que ces ignominieuses manœuvres auront permis de dessiller les yeux de toutes et de tous sur la véritable nature de ces organisations, dites, de gauche.
L’unité authentique contre le fascisme ne pourra se faire que lorsque ces organisations auront enfin décidé d’abandonner des menées inqualifiables pour satisfaire des enjeux électoralistes qui les conduisent à utiliser, sans aucun scrupule, la mort d’un camarade.
De plus, celles et ceux, qui voudraient faire accroire que les extrêmes se valent en renvoyant dos-à-dos extrême gauche et extrême droite, confondent défense des opprimé-e-s et haine de l’Autre, dénonciation des injustices du capitalisme et politique du bouc-émissaire, souci impérieux d’égalité et tyrannie de quelques-uns contre l’intérêt général, force du peuple et violence du capital.
¡ No pasarán !
« Au lendemain de la manifestation antifasciste du 8 juin à Toulouse, certains médias et certaines organisations politiques et syndicales dépeignent ceux qui luttent, pieds à pieds, au quotidien contre l’extrême-droite depuis des années (avec peu de soutien) comme de dangereux sectaires d’ultra gauche récupérant la mort de Clément Méric.
Au-delà de la violence de l’attaque portée aux antifascistes, il y a un procès inacceptable : celui de récupérer la mort d’un camarade.
Petit rappel des faits la manifestation du samedi 8 juin "contre le racisme offensive métisse et populaire" était appelée depuis de nombreuses semaines bien avant ce drame horrible.
Évidemment, la mort de notre camarade Clément a changé la donne. Cette manifestation se voulait plus large, plus unitaire et, bien évidemment, en hommage à Clément.
Un jour et demi avant la dite manifestation, l’ensemble des partis, des organisations et des syndicats progressistes appelait à une manifestation au même endroit et à la même heure. Chose naturelle au vu des circonstances.
En revanche, il n’y a pas eu de possibilité d’entente entre les "organisations responsables, censées, unitaires, etc..." et les "vilains et dangereux gôchistes antifascistes" qui, alors qu’ils étaient légitimes depuis des semaines sur cet appel à manifester, ont eu l’outrecuidance de demander à ce que cette manifestation se fasse sans drapeaux ni sigles d’organisations, en mémoire de Clément ; au même titre que la manifestation parisienne appelée par les ami(e)s et les camarades de Clément.
Les antifascistes sont très choqué(e)s d’être ainsi désigné(e)s comme les moutons noirs de cet événement, alors que nous vivions une tragédie. C’est vraiment par décence et par respect pour Clément et ses proches, que nous ne souhaitions pas la présence trop visible des sigles des organisations politiques et syndicales de gauche.
Le comble de cette histoire est de se voir aujourd’hui désignés en récupérateurs de cette tragédie, alors même que c’est en voulant à tout prix l’éviter que nous en sommes arrivé à faire deux manifestations distinctes, car aucun consensus n’avait été trouvé la veille au soir dans une réunion (à la va-vite, au dernier moment) en vue de justement maintenir l’unité.
Peu importe, nous serons toujours stigmatisé(e)s. En revanche, nous assumons la position qui visait à faire de ce moment, un moment revendicatif et un moment d’hommage à Clément et à ses proches et ce, dans le respect et dans la dignité !
D’ores et déjà, nous prenons acte de ces prises de positions et de ces attaques à notre encontre. Cela ne nous fera pas cesser ce combat quotidien contre la fascisation de la société, contre la violence d’extrême-droite, contre les meurtres de jeunes issus de l’immigration dans les quartiers populaires, contre l’islamophobie toujours plus forte dans notre pays, contre les antisémites [et contre les homophobes]. Nous seront toujours aux côtés des combats féministes (sans confusion ni écrans de fumée, comme avec la question du voile par exemple) et, bien sûr, toujours du côté des opprimé(e)s.
Alors, ce sera pour Clément à jamais dans nos cœurs, ce sera pour toutes les victimes des fascistes à travers le monde, ce sera contre toutes les discriminations et contre toutes les oppressions.
Cette lutte ne sera jamais une lutte de circonstances mais bien, pour certain(e)s d’entre nous, le combat de toute une vie ! » (Union Antifasciste Toulousaine)