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Pourquoi nous désobéissons aux réformes dans l’Education Nationale

mercredi 29 avril 2009

POUR LA DEFENSE DE L’ECOLE
PARENTS ENSEIGNANTS VENEZ NOMBREUX
MERCREDI 6 MAI A PARTIR DE 12H30
POUR UN PIQUE NIQUE
DEVANT L’INSPECTION ACADEMIQUE (Cité administrative)

Le mouvement des enseignants en résistance de Haute-Garonne appelle à un rassemblement pique-nique devant l’Inspection Académique le mercredi 6 mai à 12h30, à l’occasion de la journée nationale de la désobéissance dans l’Education Nationale.

Les enseignants désobéisseurs viendront à la rencontre de Mr Baglan, inspecteur d’académie, afin d’engager un dialogue franc, ouvert et constructif pour l’avenir de l’école publique aujourd’hui en danger.

De nouvelles lettres de désobéissance d’enseignants du primaire et des lettres de soutien de parents d’élèves seront déposées ce jour-là à l’Inspection Académique.

Oui au dialogue, non à la répression !

Depuis l’automne 2008, de nombreux enseignants ont envoyé une lettre de désobéissance à leur hiérarchie, l’informant qu’ils n’appliqueraient pas les nouvelles réformes concernant l’aide personnalisée, les évaluations nationales, les nouveaux programmes. Déjà, des directeurs et directrices d’école avaient refusé la mise en place du fichier base élèves, mais ce phénomène prend de l’ampleur.

Ces projets amènent les enseignants à s’interroger sur ce qu’on leur demande de faire :
l’aide personnalisée entraîne une suppression de 2heures d’enseignement par semaine pour tous, justifie la suppression des RASED (réseau d’aide aux enfants en difficulté) et relègue la difficulté scolaire hors temps de classe (à l’instar des stages de remise à niveau pendant les vacances).
Les évaluations CM portant sur l’ensemble du nouveau programme devaient être passées en janvier et la notation juste/faux ne tenait pas compte du raisonnement, le risque étant grand de mettre les élèves en échec. De nombreuses écoles ont refusé de faire passer ces évaluations ou alors partiellement. Il y a eu des pressions sur les inspecteurs de l’éducation pour gonfler les résultats. Cela n’a pas empêché leur publication ni la comparaison entre académies.
Les nouveaux programmes, publiés sans concertations ni évaluation de ceux de 2002, demandent plus aux élèves en moins de temps et entravent la liberté pédagogique. Ce n’est plus l’élève qui est au centre du système mais le savoir, privilégiant l’accumulation de connaissances au détriment de l’expérimentation, la recherche, le travail de groupe.

Face à ces réformes, pouvons continuer à cautionner en laissant faire, ou pire en les mettant en place ?
Nous ne pensons pas que l’Education Nationale ne nécessite pas des réformes, mais qu’il est temps de redéfinir les missions de l’école. Le rôle de l’enseignant est il de contrôler, ficher, sélectionner les élèves ? Nous pensons au contraire que c’est en développant la coopération et l’entraide, l’envie d’apprendre plutôt que l’obligation de travailler, en valorisant la réussite que nous permettrons à tous les élèves de réussir. Pour nous, la réussite ne se limite pas à l’accumulation de connaissances mais doit englober la capacité à faire des choix, à devenir autonome.

L’école qui se profile est à l’opposé de notre vision.
C’est pourquoi la désobéissance nous apparaît comme une nécessité et un devoir. Il nous semble incohérent de juger ces réformes dangereuses et de les appliquer. Il nous semble, également, malhonnête de laisser croire aux parents, qui nous font confiance en tant que professionnels, que nous allons pouvoir continuer à travailler dans l’intérêt de leurs enfants.
La désobéissance devient donc une forme supplémentaire de résistance et de lutte en empêchant les réformes d’être appliquées. C’est en résistant là où nous travaillons que nous reprendrons le pouvoir à notre niveau comme le font des salariés d’autres secteurs (désobéissance au niveau du Pôle emploi, dans le secteur médico-social, luttes dans les entreprises, à EDF…)

Suite à ce mouvement dans l’Education nationale, l’administration a d’abord ignoré les faits et minimisé le nombre d’enseignants désobéisseurs. Maintenant, elle sanctionne financièrement (2 jours de retrait de salaire pour 2h effectuées devant les élèves mais pas comme le préconise le décret).

Face à cette répression, la résistance continue à s’organiser : collectifs de réflexion et d’action, soutien des parents par des lettres et des manifestations, soutien d’élus, caisse de solidarité.

Mais le meilleur soutien que vous pouvez nous apporter c’est de nous rejoindre dans cette forme de lutte afin que nous soyons de plus en plus nombreux en résistance.

Collectif des désobéisseurs de la Haute garonne

Afin de soutenir les enseignants sanctionnés, vous pouvez envoyer de l’argent à
Ecole maternelle Jean Gallia
5 cheminement Robert Cambert
31100 Toulouse

Chèque à l’ordre de Sud Education 31 avec mention au dos "soutien aux désobéisseurs"