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TOUTES ET TOUS EN GRÈVE LE 22 MAI Ne battons pas en retraite !

mardi 20 mai 2008

Pour Toulouse RDV 14h30 Arnaud Bernard.

TOUTES ET TOUS EN GRÈVE LE 22 MAI Ne battons pas en retraite !

Le 28 avril, X. Bertrand, ministre du travail, accompagné du secrétaire d’État chargé de l’emploi et du secrétaire d’État
chargé de la Fonction publique, a présenté ses propositions de réforme des retraites à certains syndicats.
41 ans pour tous…

une attaque de plus contre la répartition solidaire et le salaire socialisé

Dans la ligne de la loi du 21août 2003, la durée nécessaire pour bénéficier d’une pension à taux plein est majorée
d’un trimestre par an pour atteindre 41 annuités, au 1er janvier 2012. Mais toujours rien sur la question de la pénibilité
du travail : même régime pour tous, quelles que soient les conditions de travail ou l’espérance de vie.
En même temps, Fillon ose déclarer que l’âge légal de la retraite va rester fixé à 60 ans. 22, v’là les décotes et la paupérisation
du plus grand nombre.

Un financement sur le dos des chômeurs… et des salariés,
au profit du patronat et du capital

Le gouvernement prévoit « d’augmenter progressivement les cotisations d’assurance vieillesse sans augmenter les
prélèvements obligatoires », par transfert de cotisations chômage, selon un mécanisme prévu en 2003. En gros, on
indemnisera moins les chômeurs ou on les forcera à retourner travailler coûte que coûte. Ce que suggère d’ailleurs la
proposition de baisser les allocations après deux refus d’offres « valables » (sic).

En revanche, pas un mot sur les exonérations de cotisations patronales (26 milliards en 2007), l’absence de cotisation
sur les stock-options, l’intéressement ou la participation, les crédits d’impôt pour les dividendes distribués aux
actionnaires.

Et va pour leurs litanies sur la faillite de l’État, sur des « déficits formidables »… alors que l’argent est là, détourné
par l’État, volé par le patronat, au profit des grandes compagnies privées, de la spéculation et de l’enrichissement des
nantis.

Augmenter les cotisations sociales patronales et récupérer l’argent que ces parasites ont volé, voilà qui permettrait de
revenir immédiatement à 37,5 années de cotisations et de rétablir des régimes spéciaux pour tous ceux qui triment.

Finis les sacrifices, imposés par un État complice, répartissons les richesses…
de l’argent il y en a, dans les caisses du patronat !

Ils réfléchissent à pire encore…

… et acceptent de travailler à toutes les idées du Medef et notamment, malgré
les dernières déclarations de Fillon, au relèvement progressif de l’âge légal de
la retraite.

Du coup, ils ouvrent des perspectives pour faire travailler les seniors qui encore
une fois sont la première cible de la pression sur les salariés : fin de tous les dispositifs
de préretraite et de limites d’âge, suppression progressive de la dispense
de recherche d’emploi (DRE) pour les chômeurs de plus de 57 ans et demi,
amputation de la prime de départ à la retraite pour les salariés qui n’auront pas
une carrière complète.

Ils programment également la « libéralisation » du cumul emploi-retraite :
comme les pensions vont irrémédiablement baisser, il faudra travailler pour
combler le trou si on n’a pas les moyens de se payer une retraite en fonds de
pension…

Pour les patrons, rien avant 2010, aucun effort supplémentaire, tous satisfaits,
du MEDEF à la CGPME, et à l’UPA. Le PS ne moufte même pas, convaincu
qu’il faut satisfaire à de nouveaux sacrifices.

Pour une riposte à la mesure de l’attaque

Les mouvements de grève sur les retraites de 2003 puis de l’automne dernier
(régimes spéciaux) n’ont pas fait reculer le gouvernement. Et les grèves des étudiants
contre la loi LRU, des fonctionnaires pour leurs salaires et aujourd’hui
des enseignants et lycéens sur les suppressions de postes se heurtent toutes à un
mur. Ces grèves par secteur, par entreprises, les journées d’action isolées ne suffisent
plus. Les richesses existent, plus que jamais, elles sont juste de plus en
plus concentrées entre les mains de quelques-uns pendant que tous nos acquis
sociaux (santé, éducation, retraite, etc.) partent en sucette. Nous n’avons plus le
choix : face à un gouvernement de classe, il nous faut une riposte de classe.
Seule unegrève générale public-privé à laquelle ils n’échappent que trop, depuis
des années, permettra de renverser la tendance.

Nos revendications

 Retour aux 37,5 annuités pour tous public-privé
 arrêt de toute exonération patronale et pour le remboursement des sommes
déjà exonérées
 augmentation immédiate du taux des cotisations sociales patronales
 prise en compte des six derniers mois pour le calcul du salaire de référence
pour tous, public et privé
 gestion par les seuls salariés des caisses de Sécurité sociale
 retour à l’indexation des pensions sur les salaires (la retraite, c’est du
salaire !)
 abaissement du nombre d’annuités et réduction du temps de travail.

Le taux de pauvreté chez les personnes des plus de 65 ans est passé de 14 % en 2004
à 16 % aujourd’hui. Ainsi il nous faudrait passer 0 41 anuités de cotisation ( et cela ne faiT
que commencer puisque le Medef table sur 42 puis 45 anuités d’ici 2015 !) pour toucher
une pension de plus en plus mince.

Alors que le taux des emplois des seniors necesse de baisser (38,7 % en 2006), le
patronat et le gouvernement projettent deliquider le droit à la retraite à 60 ans (en faisant
passer l’age légal de départ à 61 anspour commencer) et en même temps se
débarrasse des salariés âgés à la moindre occasion…

Cette politique réformera la cotisation pouren élargir l’assiette aux revenus financiers.
Au États-Unis des milliers de retraités ont vuleur pension s’évaporer dans la bulle spéculative
des fonds de pension Enron.

Le développement de la capitalisation entraîne toujours une aggravation des inégalités.
Ainsi, les 2/3 des titres de fonds de pension sont possédés par moins de 10 % des salariés et 57 %
d’entre eux n’y cotisent
plus par manque de moyens !

Argument démographique fallacieux D’après l’INSEE, qui révise ses projections,
la population active (cotisants) devrait augmenter de 2 millions de personnes d’ici
2020 alors qu’on nous annonçait une baisse inéluctable. Sans compter (et il le
faut) une augmentation du solde migratoire car les étrangers qui travaillent en France
cotisent aussi !

Quand on sait que la France a le plus fort taux de natalité européen… l’argument
démographique a ses limites.

Certes nous vivons plus longtemps qu’il y a 70 ans grâce au progrès de la médecine
mais aussi par nos luttes successives qui nous ont donné des acquis sociaux pour
mieux vivre…

L’argument de la productivité est volontairement mis de coté. Ainsi nous produisons 35
fois plus de richesses qu’il y a 30 ans… sans que celles-ci produites par tous et toutes
soient redistribuées …

Il est possible de s’opposer à la paupérisation des retraités si l’on donne les moyens
financiers au régime par répartition L’exonération des charges patronales représente
un manque à gagner pour la Sécuritésociale (qui finances nos retraites) depuis
1991 de 200 milliards d’euros. Une augmentation de 15 points des cotisations
patronales (qui ont perdu 26 points entre 1986 et 2006) d’ici 2020 renflouerait
largement les caisses. Cela représenterait 0,37 % par an d’augmentation
des charges patronales. Il est difficile de croire que, comme on nous
le dit, cela mettrait à bas toute notre économie… Au pire cela baissera quelque peu les
dividendes des actionnaires !